Par un beau soir d’été, une jeune femme était assise devant sa maison et taillait un vêtement pour son petit Fritz, dont on entendait les rires joyeux dans le jardin. Son mari se tenait auprès d’elle, jouissant d’un repos bien mérité après une fatigante journée :
- Que ferons-nous pour vivre pendant cet hiver, lui demanda-t-elle? L’été est déjà si difficile pour nous.
Il réfléchit un instant, et se tournant vers sa compagne :
- Qu’est-ce que tu couds-là, ma chère femme ?
- Un vêtement pour notre petit Fritz.
- Le petit, le sait-il ?
- Assurément pas.
- Tu ne devrais pas le lui dire, afin qu’il garde tous ses soucis pour l’hiver qui s’approche.
- Mais il n’a point de soucis. Ne l’entends-tu pas? Il est tout le jour gai comme un pinson et s’il lui arrive de penser à l’hiver, il a toute confiance en sa mère.
- Tu le crois? Alors notre petit Fritz est plus sage que sa mère.
Les yeux de la jeune femme se remplirent de larmes, lorsqu’elle vit le regard de son mari tourné vers le ciel. Le nuage, qui avait assombri un moment l’avenir de ce foyer, avait été dissipé par la confiance de l’enfant.
(KRUMMEL. Evangelien des Kirchenjahres.)
- Doxographie : un Hommage à la Lumière - 13 septembre 2022
- La Bible, un Palais Magnifique - 7 janvier 2018
- Charles H. SPURGEON : Sermons Choisis - 6 janvier 2018