Nous vous présentons ici le magnifique ouvrage de cet auteur exercé dans la foi chrétienne et qui demeure, plus d'un siècle après sa mort, une référence pour de nombreux chrétiens. Conformément au plan de son œuvre, nous vous présentons chaque jour un chapitre rédigé par A. Murray.

1828-1917
27è JOUR : Demeurez en Christ, afin que vous ne péchiez pas.
" Il n'y a point en lui de péché. Quiconque demeure en lui ne pèche point " (1 Jean III : 5, 6)
Lorsque l'apôtre prononça les paroles de notre texte, il venait de dire : " Vous savez que Jésus a paru pour ôter les péchés. " Ce rapprochement montre que le but de l'incarnation du Fils était de délivrer, non seulement du péché, mais aussi de la puissance du péché, en sorte que le croyant ne pèche plus. C’est la sainteté personnelle de Christ qui lui permet d'accomplir cette œuvre; admettant les pécheurs dans une communion de vie avec lui-même il rend, par cette union, leur vie semblable à la sienne. " Si la racine est sainte, les branches le sont aussi. " - " En lui, il n'y a point de péché. Quiconque demeure en lui ne pèche point. " Tant que le croyant demeure en Christ, et dans la mesure où il y demeure, il ne pèche pas.
Mais aussitôt se pose la question : comment ceci peut-il s'accorder avec l'enseignement de la Bible sur la corruption inhérente à notre nature humaine, ou avec ce que Jean lui-même affirme, quand il dit : " Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes; et si nous disons que nous n'avons pas péché, sa parole n'est point en nous? " (1 Jean I : 8, 10) C'est précisément ce passage, étudié avec soin, qui fera comprendre le vrai sens du texte qui nous occupe. Ces deux expressions : " Si nous disons que nous n'avons pas le péché, " (vers. 8), et : " Si nous disons que nous n'avons pas péché " (vers. 10), ne sont pas équivalentes. Avoir du péché signifie : avoir une nature pécheresse. Le croyant le plus fidèle doit confesser à chaque instant que le péché est en lui, dans sa chair, en laquelle n'habite aucun bien. Pécher, ou commettre le péché, est tout autre chose; c'est céder à la nature de péché et tomber dans la transgression positive. Ainsi, tout vrai croyant doit admettre deux choses : la première, que le péché est encore en lui (vers. 8), la seconde, que le péché s'est pendant un temps manifesté par des actes de péché (vers. 10). Aucun croyant ne peut dire : je n'ai point de péché, et encore moins : je n'ai jamais péché. Mais nous ne devons pas nécessairement avoir à confesser que nous péchons actuellement, Dieu ne l'attend pas de nous, quoique nous ayons le péché actuellement en nous; la confession d'avoir péché se rapporte au passé. D'après le chapitre II, verset 1, il se peut que nous ayons aussi à confesser des péchés actuels, mais, encore une fois, ce n'est pas une nécessité. Et nous voyons ainsi comment la confession la plus sincère de péchés passés (comme celle de Paul reconnaissant qu'il a été un persécuteur), et le sentiment profond d'avoir encore une nature corrompue, peuvent s'accorder avec d'humbles, mais joyeuses actions de grâce à Celui qui préserve de chutes.
Mais, dit-on, comment un croyant, ayant le péché habitant en lui, peut-il ne pas pécher? La réponse à cette objection se trouve dans ces paroles : " En lui, il n'y a point de péché. Quiconque demeure en lui ne pèche pas. " Quand le croyant demeure en Christ dans une union constante, il est gardé par le Seigneur, qui tient en échec la vieille nature, si bien qu'elle ne peut reprendre sa domination sur l'âme. Malheureusement, la plupart des chrétiens demeurent en lui d’une manière si incomplète et si intermittente, que le péché reprend constamment son ascendant et assujettit l'âme tout à nouveau. La promesse faite à la foi est bien : " Le péché n'aura point de pouvoir sur vous; " mais elle est accompagnée du commandement " Que le péché ne règne point dans votre corps. " Le croyant qui réclame la promesse avec une foi pleine et entière, est rendu capable d'obéir au commandement, et le péché ne peut exercer son pouvoir sur lui. L'ignorance de la promesse, l'incrédulité, ou encore l'absence de vigilance, ouvrent la porte au péché; mais que le croyant recherche une communion permanente avec Celui qui est saint, il le sauvera effectivement de toute transgression, non pas assurément en le délivrant de sa nature pécheresse, mais en l'empêchant de lui céder. " Quiconque demeure en lui ne pèche pas. "
On parle de jeunes lions que rien ne peut dompter, si ce n'est l'oeil de leur gardien. En sa présence, malgré leur naturel féroce et leur soif de sang, ils sont soumis et tremblants, au point qu'on peut s'approcher d'eux sans crainte; mais loin de leur gardien, on n'ose les aborder. Il en est de même du croyant ; il peut avoir le péché en lui, et pourtant ne pas pécher. Sa nature corrompue, sa chair n'est pas changée dans son inimitié contre Dieu; mais elle est domptée par la présence de Jésus, auquel il se confie avec foi. L'union avec Christ est donc le secret de la vie sans péché " En lui, il n'y a point de péché ".
Mais encore, en admettant en principe qu'on soit gardé de péché par la communion constante et complète avec Jésus, cette communion peut-elle se réaliser, pouvons-nous prétendre à la possibilité de demeurer en Christ, même un seul jour, de telle sorte que nous puissions être préservés de toute chute? Nous avons déjà répondu à cette objection; et, du reste, la question, pour quiconque la pose et la considère avec droiture, renferme elle-même la réponse. Quand Christ nous commande de demeurer en lui, nous promettant des fruits abondants à la gloire du Père et l'exaucement de nos prières, peut-il avoir autre chose en vue que l'union parfaite du sarment au cep? Quand il promet de demeurer en nous, qu'entend-il, sinon que sa présence en nous sera la présence même de la puissance et de l'amour divin Et cette manière de délivrer du péché, n'est-elle pas tout à sa gloire, nous maintenant toujours humbles et dépendants dans le sentiment de notre nature corrompue, vigilants et actifs dans la crainte du pouvoir redoutable qu'elle exerce, et en même temps confiants dans la pensée que la seule présence de Jésus peut la tenir en échec?
Oui, n'en doutons plus : si nous ne pouvons être affranchis du monde et de ses tribulations, de notre nature corrompue et de ses tentations, Jésus nous assure du moins la grâce de pouvoir demeurer pleinement en lui, pour être préservés de tout mal.
Nourrissez-vous de cette promesse, et croyez, sans vous inquiéter de savoir s'il vous sera possible d'être à l'abri du péché votre vie entière. La foi doit vivre au jour le jour et ne se préoccuper que du moment présent. Si vous croyez que Jésus peut vous garder présentement de toute transgression, cela suffit ; allez de l'avant avec une confiance toujours renouvelée. Et qu'au lieu de vous décourager, les chutes et les péchés servent à vous faire rechercher, avec plus d'ardeur, votre force et votre salut dans la communion de l'Homme-Dieu. Vous pouvez faire des progrès étonnants dans cette voie-là, pourvu que vous vous remettiez entièrement aux mains de Dieu pour être gardés par lui de pécher, et que vous persévériez dans la foi.
Considérez la, nature sainte de Jésus homme, comme la nature même dont il veut nous rendre participants avec lui, et vous découvrirez qu'il y a quelque chose de mieux encore que d'être préservé de pécher, de plus élevé que l'abstention du mal : c'est la bénédiction bien plus grande d'être, dès maintenant, un vase purifié, sanctifié rempli de la plénitude de Jésus, l'instrument par lequel il manifeste sa puissance et sa gloire.
LE PÉCHÉ JOURNALIER EST-IL INÉVITABLE?
(Fragment tiré de Christ and the Church. Sermons de A. Saphir.)
Comment se fait-il que, possédant un Sauveur dont l'amour et la puissance sont infinis, nous soyons si souvent remplis de crainte et de désespoir, las et languissants dans nos esprits? Parce que nous ne regardons pas fermement à Jésus, l'auteur et le consommateur de la foi, assis à la droite de Dieu, dont la toute-puissance embrasse le ciel aussi bien que la terre, et qui la déploie dans ses faibles enfants.
Nous nous rappelons notre faiblesse, et nous oublions sa toute-puissance ; nous reconnaissons que sans Christ nous ne pouvons rien, et nous ne sayons pas nous élever ou nous abaisser jusqu'à dire dans l'humilité chrétienne : " Je puis tout par Christ qui me fortifie. " Nous nous confions dans ni vertu de la mort de Jésus pour effacer notre culpabilité et nous n'entretenons pas en nous une foi confiante, digne de la toute puissance du Sauveur vivant pour nous délivrer de l'esclavage et de la puissance du péché dans notre vie journalière. Nous oublions que Christ travaille puissamment en nous et que, étant un avec lui, nous possédons une force suffisante pour surmonter toute tentation. Ou bien, perdant de vue notre néant, nous avons la présomption de croire que, par nos propres forces, nous pouvons vivre sans péché, accomplir nos devoirs, supporter nos épreuves; ou bien, nous ne réclamons pas la toute-puissance de Jésus, qui seul peut s'assujettir toutes choses, et nous garder des infirmités et des chutes journalières que nous croyons être une nécessité. Si réellement nous nous appuyions en toutes choses et en tout temps sur Christ, nous gagnerions aussi la victoire en toutes choses et en tout temps, par Celui dont la puissance est infinie et qui est établi par le Père pour être le Chef de notre salut.
Alors, toutes nos actions se feraient noie seulement devant Dieu, mais en la gloire du Père, et au nom de Jésus, notre sanctification. Rappelons-nous que toute puissance lui est donnée dans le ciel et sur la terre, et vivons dans un continuel exercice de foi en sa vertu infinie. Travaillons à nous convaincre que nous n'avons rien et ne sommes rien; qu'en lui-même l'homme n'a pas la vie pour porter du fruit, mais que Christ est tout ; qu'en demeurant en lui et en gardant sa Parole, nous pouvons porter beaucoup de fruits.
Rendez-vous demain pour le chapitre suivant...
Le Propos de l'Auteur
"Demeurez en Moi !"
C'est dans le désir d'aider ceux qui n'ont pas encore compris ce que le Sauveur a voulu dire par ce commandement, ou qui n'osent pas croire que cette vie leur soit accessible, que ces méditations sont publiées. L'enfant apprend sa leçon par de fréquentes répétitions. En fixant son attention tour à tour sur chacune des faces de la foi, le croyant est amené à se les approprier toutes. Nous avons l'espoir qu'il sera utile à plusieurs de méditer avec nous, jour après jour, pendant un mois, à la lumière de la parabole du cep et des sarments, ces mots précieux : Demeurez en moi ».
L'expérience de cette communion avec Christ nous apparaîtra comme indispensable à toute vie vraiment chrétienne : nous découvrirons les bénédictions immenses qui en découlent. Méditons avec prière et acceptons dans la foi Jésus tout entier, tel qu'il s'offre à nous, et le Saint-Esprit rendra cette parole esprit et vie ; elle deviendra pour nous puissance de Dieu à salut.
Andrew Murray
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Publication quotidienne réalisée à partir de l'ouvrage numérisé par Yves PETRAKIAN en 2011
(http://456-bible.123-bible.com)
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