Aurelius Augustinus est né le 13 novembre 354, à Thagaste dans la province romaine de Numidie (Algérie), d'un père païen et d'une mère profondément chrétienne. La première partie de sa vie est marquée par un incessant combat entre ses pulsions charnelles et l'idéal chrétien qui lui fut inculqué.
Sa conversion bouleverse sa vie et marque le début d'une nouvelle existence passée au service de la défense de la foi chrétienne et à l'affirmation d'une pensée augustinienne dont l'héritage est, de nos jours encore, immense. La Réforme en sera profondément inspirée, Luther et Calvin s'inspirant fortement de son oeuvre immense.
Augustin est un acteur majeur du IVe siècle, période phare du christianisme triomphant du paganisme et religion officielle de l'Empire romain.
La vie d'Augustin
Augustin naît donc en 354 à Tagaste dans la province romaine de Numidie (Algérie), d'un père païen et d'une mère profondément chrétienne. Jusqu'à l'âge de 16 ans, la foi chrétienne constitue le cœur de son éducation. A 16 ans, il part pour Carthage afin d'y parfaire son éducation. Mais son parcours local va le conduire à délaisser la religion au profit de la philosophie et de la rhétorique.
A 19 ans, il vit maritalement avec celle qui lui donnera son fils Adéodat.
Augustin est en quête de la Vérité ; il est rongé par l'inquiétude et il cherche désespérément un sens à sa vie, une lumière pour le guider. Les jeux et les plaisirs de la vie auxquels il s'adonne abondamment le laissent toujours davantage insatisfait. La lecture d'un ouvrage de Cicéron, va inspirer chez lui l'amour de la "sagesse" .
C'est au même âge qu'il découvre la philosophie. Le néoplatonisme et le manichéisme le passionnent ; il entrera comme auditeur dans une "secte" manichéenne et y restera plusieurs années durant.
A vingt et un ans, il occupe une chaire de professeur de rhétorique et d'éloquence à Carthage qu'il quittera pour un poste équivalent dans la capitale de l'empire romain.
Parallèlement, il lit la Bible mais n'y comprend rien et renonce à cette lecture.
Déçu par ses nouvelles fonctions à Rome, il part pour Milan afin d'y enseigner ; cette période milanaise marquera sa vie à jamais. Il y fait la connaissance du brillant évêque Ambroise (fils spirituel de Simplicianus qu'Augustin a l'occasion de rencontrer), auprès de qui il redécouvre la foi chrétienne.
C'est en 386, âgé de 32 ans et après nombre de péripéties spirituelles et d'événements préparateurs qu'intervient la profonde conversion d'Augustin. Il s'agit d'une véritable conversion au sens chrétien du terme, la conversion au Christ ; reposant sur la découverte et la certitude de l'existence de la grâce pour tous les hommes, grâce accessible par la seule foi en Jésus-Christ.
C'est dans un jardin milanais, en présence de l'un de ses élèves à qui il partage le déchirement intérieur qui est la sien dans son combat contre les obsessions charnelles. Voici le récit qu'en fait Augustin dans ses " Confessions " (VIII, 8 à 12).
Voir la conversion d'Augustin...
Augustin décide d'obéir sans délai à l'ordre divin : Revêtez-vous de notre Seigneur Jésus-Christ et ne vous faites pas pourvoyeur de la chair dans ses convoitises (Rom., XIII,13). Il renonce au monde et se retire dans un monastère. Son baptême intervient l'année suivante.
En 388, Augustin retourne à Thagaste afin d'y mener une vie de prière et d'étude avec quelques uns de ses fidèles. C'est là, en Afrique du nord qu'il devient l'ardent défenseur de la foi chrétienne orthodoxe. Cette mission le conduit à écrire une multitude de lettres et de sermons contre les hérétiques de son époque, ainsi que de nombreux traités de métaphysique et de philosophie.
Trois ans plus tard, les chrétiens de la ville d'Hippone (correspondant à la ville moderne d'Annaba, Algérie) l'appellent à leur tête ; il devient évêque de cette ville en 395. Il s'acquittera avec un entier dévouement de cette tâche pastorale et institue en son domicile une petite communauté fraternelle dont les règles de vie inspireront les futures communautés monastiques.
Le 24 août 410 la ville de Rome est mise à sac par les Goths. Augustin exploite alors ce sombre événement pour entreprendre un travail d'analyse et de synthèse sur la signification du christianisme dans l'histoire et celle de l'histoire pour le christianisme. Il rédige " La Cité de Dieu " avec pour objectif de : " justifier les voies de la Providence, en ce qui concerne la destruction de la grandeur romaine. "
Augustin s'éteint à l'âge de 76 ans dans une ville d'Hippone assiégée par les Barbares, le 28 Août 430.
Commentaire sur les idées d'Augustin
Bien que non véritablement considéré comme un scientifique, Augustin influença grandement par ses conceptions philosophiques le développement de la pensée scientifique occidentale. En effet, au début du Moyen Age, la science faisait face à deux grands courants de pensée théologiques.
L'un de ces courants plaidait pour l'étude exclusive du thème du salut, la science brute étant considérée comme nuisible aux chrétiens sincères.
Le second courant défendait l'idée que l'étude scientifique du monde permet d'appréhender la grandeur de son Créateur, de sa sagesse et de son intelligence et entraîne son profond respect.
C'est ce courant de pensée qu'Augustin défendit, considérant que la science avait sa place dans la religion chrétienne ; il formula la théorie divine du savoir selon laquelle l'univers, manifestation de la volonté divine, ne peut être que bon, et que l'étudier ne peut que fortifier la foi. Le savoir permet de rencontrer Dieu.
Augustin est considérablement imprégné du néo-platonisme ; il réconcilie la philosophie de Platon avec le christianisme, notamment son concept des " idées éternelles " qu'il considère comme partie intégrante du Dieu éternel.
Cependant, Augustin s'écarte de Platon pour ce qui concerne sa théorie cyclique ; pour lui, l'histoire est en mouvement, partant d'un commencement pour aboutir à une fin.
C'est dans ce mouvement linéaire et non cyclique que l'oeuvre et la personne de Jésus-Christ ainsi que la promesse de son évangile trouvent leur place et leur justification.
Augustin est, de fait, le théoricien de l'histoire du christianisme.
Augustin plaide également pour la suprématie de la foi qui, selon lui, l'emporte sur la connaissance. Dans ce contexte, l'homme est libre de choisir entre le bien et le mal, mais pour choisir le bien, il a un impérieux besoin d'une intervention divine et d'une foi forte.
Dans sa recherche authnetique du Dieu vivant, il découvre que Dieu seul peut étancher la soif de vérité et d 'amour que tout homme porte en lui. " Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos, tant qu'il ne repose en Toi "( Conf.)
" Vous avez frappé mon cœur de votre parole et je vous ai aimé. " (Confessions. X , 7)
Par son analyse de la Grâce divine, de la foi et de leur rapports mutuels, Augustin a transmis un héritage théologique qui marquera jusqu'à la Réforme et notamment Calvin.
Dans son mode de vie, comme dans ses écrits, Augustin a jeté les bases de la séparation des pouvoirs spirituel et temporel, pierre d'achoppement permanente de l'Eglise de tous les temps.
Les œuvres d'Augustin
Elles sont innombrables et immenses. Ecrivain prolifique s'il en est, Augustin rédigea sans cesse traités, lettres et sermons pour asseoir sa conception de la foi chrétienne. Nous nous contenterons de citer, parmi ces oeuvres:
- Ses 113 traités sur différents domaines.
- Ses 218 lettres connues (à des évêques, laïcs, ministres et empereurs).
- Quelques 500 sermons et petits traités de théologie morale (Sur le mensonge, Sur le jeûne, Sur le culte des morts,…).
- De multiples commentaires des Écritures (42 816 versets).
- Les Confessions racontent la première partie de sa vie jusqu'à sa conversion.
- La Cité de Dieu (De Doctrina christiana) est son œuvre maîtresse, caractérisant durablement les fondamentaux de la culture chrétienne. Cette œuvre positionne avec brio le christianisme dans l'histoire du monde.
La Cité de Dieu s'oppose à la Cité terrestre en tant que véritable Eglise de Jésus-Christ composée d'hommes intègres et vertueux, où Dieu règne. Augustin présente ainsi sa conception " des commencements et des fins " de ces deux cités, " les deux cours contraires suivis par la race humaine depuis ses origines, celui des fils de la chair et celui des fils de la promesse ".
Il prédit l'achèvement par la perfection, la glorification et l'apothéose de la cité de Dieu, qui n'est pas de ce monde. - Les Dialogues sur la philosophie de Platon.
- Ses Essais sur la religion romaine antique.
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