Nous vous présentons ici le magnifique ouvrage de cet auteur exercé dans la foi chrétienne et qui demeure, plus d'un siècle après sa mort, une référence pour de nombreux chrétiens. Conformément au plan de son œuvre, nous vous présentons chaque jour un chapitre rédigé par A. Murray.

 

 

Andrew MURRAY
Andrew MURRAY
1828-1917

16è JOUR : Demeurez en Christ renonçant à tout pour lui.

" J'ai renoncé à tout et je regarde toutes choses comme de la boue, afin de gagner Christ et d'être trouvé en lui. " (Philip. III : 8, 9.)

Partout où il y a vie, il y a échange, et la faculté de recevoir s'accroit à proportion de ce qu'on donne.

Certains chrétiens font consister les bienfaits de la vie spirituelle dans le privilège de toujours recevoir; et cependant le renoncement continuel à tout ce que nous avons peut seul faire abonder en nous les richesses divines. Jésus insistait beaucoup sur cette vérité. Quand il parlait de vendre tout pour s'assurer un trésor de perdre sa vie pour la retrouver, quand il promettait à ses disciples le centuple de ce qu'ils abandonnaient, il indiquait le sacrifice de soi-même comme la loi du royaume des cieux, pour lui-même aussi bien que pour tout croyant. En effet, " pour gagner Christ et être trouvé en lui, " il faut pouvoir dire avec Paul : " Je regarde toutes choses comme une perte à cause de l'excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. "

Essayons de découvrir à quoi nous devons renoncer. Tout d'abord au péché. Il ne peut y avoir de vraie conversion sans l'abandon du péché. Néanmoins, chez le nouveau converti, soit qu'il ignore ce qui est réellement péché, ou quelles sont les exigences de la sainteté de Dieu, soit qu'il ne connaisse pas encore la puissance de Jésus pour nous faire triompher du mal, la rupture n'est que partielle et superficielle. Mais avec le développement de la vie chrétienne, le besoin de se séparer toujours plus de tout ce qui est impur se fait sentir ; et il vient un moment où l'âme, désirant la communion de Jésus, voit la nécessité d'un nouvel acte de consécration, par lequel elle ratifie sa mort au péché en Christ, et rompt définitivement avec tout ce qui est péché pour ne plus servir que la justice. Elle le fait joyeusement ; car elle a pu constater que chaque péché abandonné favorise la présence de Christ en elle.

Après le péché vient la propre justice. Quoique nous nous défendions en toute sincérité du mérite des œuvres, nous sommes longtemps avant de savoir ce que c’est que de ne pas s’attribuer la moindre place et le moindre droit devant Dieu. Sans nous en douter, nous laissons souvent libre cours aux impulsions de notre esprit, de notre cœur et de notre volonté. Au lieu de tout attendre du Saint-Esprit, dans tout ce que nous faisons pour le service de Dieu dans la prière, dans l'adoration, dans la lecture de la Bible, nous attendons de nous-mêmes une part que nous sommes incapables de fournir. Mais une fois que nous avons reconnu qu'en nous c'est-à-dire en notre chair n'habite aucun bien nous voyons qu'il n'est pas possible de demeurer en Christ sans abandonner tout ce qui est de nous-mêmes pour ne dépendre que du souffle du Saint-Esprit, seul capable de produire ce qui est agréable et Dieu.

Viennent ensuite les facultés et les dons naturels que nous tenons de notre Créateur ainsi que les occupations et les intérêts dont sa providence nous a entourés. C'est une erreur de croire qu'une fois convertis ces choses sont naturellement au service du Seigneur. Il faut pour cela une grâce toute particulière. Lors même que nous sommes enfants de Dieu, nos dons et nos facultés sont encore souillés par le péché et sous la domination de la chair ; ils me peuvent être employés tels quels à la gloire de Dieu, et nous sommes par nous-mêmes totalement incapables d'en user convenablement. Ils sont même dangereux pour nous, parce que, par leur moyen, la vieille mature, le moi reprend facilement sa puissance. Cette conviction doit nous amener à y renoncer et à les apporter à Christ pour qu'il en prenne possession et les purifie; quand il les a acceptés et marqués de son sceau, ils nous sont rendus, mais pour les considérer dorénavant comme la propriété de Jésus et attendre de lui seul la grâce d'en user sainement et uniquement sous son influence. Ici encore, l'entière consécration est le chemin du salut parfait. Non seulement ce que nous avons abandonné nous est rendu pour être doublement à nous, mais en renonçant à tout, nous recouvrons tout.

Il en est de même pour toutes les occupations et les biens légitimes que Dieu nous a confiés, pour le filet des pêcheurs de Galilée comme pour les devoirs domestiques de Marthe, pour les affections naturelles : la famille et les amis. Jésus exerçait ses disciples à renoncer à tout pour lui. C'est, la loi du royaume de sa grâce, que toutes choses sont faites nouvelles pour nous dans la mesure où les choses anciennes sont passées ou rejetées.

Ce principe a une application plus profonde encore : les dons purement spirituels, qui sont l'œuvre directe de l'Esprit de Dieu au dedans de nous, ces dons mêmes doivent être remis entre les mains de Dieu. L'échange continuel, qui est le principe fondamental de la vie, ne peut cesser un instant. Aussitôt que le croyant commence à se complaire dans la jouissance de ce qu'il a, la communication de grâces nouvelles est retardée et menace d'être arrêtée ; les flots de l'eau vive ne peuvent couler que dans l'âme altérée. Chaque bénédiction doit retourner à Dieu de qui nous la tenons, pour être mise à sa disposition; alors elle nous apporte le parfum du ciel, et nous pouvons en recueillir tout le fruit. N'est-ce pas là ce que nous enseigne Isaac sur Morija ? N'était-il pas le fils de la promesse le don miraculeux de la toute puissance de Celui qui fait revivre les morts? (Rom. IV : 17). Et pourtant il a fallu qu'il fût immolé pour pouvoir être recouvré et devenir mille fois plus précieux qu'auparavant.

Ce renoncement à tout pour Christ est-il un acte unique dans la vie ou bien une marche à poursuivre de jour en jour? L'un et l'autre. Lorsque le croyant ouvre les yeux à cette vérité, il peut arriver qu'à un moment donné, disposé par la puissance de Dieu, il s'offre tout entier et pour la vie sur l'autel en sacrifice vivant et agréable. Des moments comme ceux-ci ont souvent marqué la transition bénie d'une vie d'errements et de chutes à une vie en Dieu dans laquelle se manifeste la puissance divine ; mais encore faut-il que ce sacrifice soit continu et journellement renouvelé dans tous les détails de la vie, et qu'une prière incessante monte du cœur pour obtenir une intelligence toujours plus grande de cet abandon parfait et de cette consécration constante de toutes choses à Dieu.

La nature recule devant l'application rigide à tous les détails de la vie d'un tel renoncement; mais ce que la nature n'aime pas, ce qu'elle ne peut faire, la grâce l'accomplit ; et elle fait même de cette vie de sacrifices une vie de joie et de gloire. Ayez recours à cette grâce et vous recevrez le centuple de tout ce que vous aurez sacrifié. Se donner tout entier à Christ pour le posséder tout entier, tel est le secret de la vie en Christ.

 

 

Rendez-vous demain pour le chapitre suivant...

 


Le Propos de l'Auteur

"Demeurez en Moi !"

C'est dans le désir d'aider ceux qui n'ont pas encore compris ce que le Sauveur a voulu dire par ce commandement, ou qui n'osent pas croire que cette vie leur soit accessible, que ces méditations sont publiées. L'enfant apprend sa leçon par de fréquentes répétitions. En fixant son attention tour à tour sur chacune des faces de la foi, le croyant est amené à se les approprier toutes. Nous avons l'espoir qu'il sera utile à plusieurs de méditer avec nous, jour après jour, pendant un mois, à la lumière de la parabole du cep et des sarments, ces mots précieux : Demeurez en moi ».

L'expérience de cette communion avec Christ nous apparaîtra comme indispensable à toute vie vraiment chrétienne : nous découvrirons les bénédictions immenses qui en découlent. Méditons avec prière et acceptons dans la foi Jésus tout entier, tel qu'il s'offre à nous, et le Saint-Esprit rendra cette parole esprit et vie ; elle deviendra pour nous puissance de Dieu à salut.

Andrew Murray

 

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Publication quotidienne réalisée à partir de l'ouvrage numérisé par Yves PETRAKIAN en 2011
(http://456-bible.123-bible.com)

 

 

 

Phil
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