Nous vous présentons ici le magnifique ouvrage de cet auteur exercé dans la foi chrétienne et qui demeure, plus d'un siècle après sa mort, une référence pour de nombreux chrétiens. Conformément au plan de son œuvre, nous vous présentons chaque jour un chapitre rédigé par A. Murray.

1828-1917
13è JOUR : Demeurez en Christ dans une communion de tous les instants.
" En ce jour-là, chantez un cantique sur la vigne. Moi, l'Eternel, j'en suis le gardien, je l'arrose à chaque instant ; de peur qu'on ne l'attaque, nuit et jour, je la garde. " (Esa. 27 : 2, 3)
La vigne était le symbole du peuple d'Israël, au milieu duquel devait se trouver le vrai cep, le sarment étant le type du fidèle individuellement uni au cep. Ce cantique sur la vigne s'applique aussi au cep et à chacun des sarments; et le devoir des gardiens de la vigne est encore de répéter à chaque sarment : " Moi, l'Eternel, j'en suis le gardien, je l'arrose à chaque instant; de peur qu'on ne l'attaque, nuit et jour je la garde. "
Nous avons là, semble-t-il, la réponse de la bouche même de Dieu à cette question si souvent posée : Est-il vraiment possible au croyant de demeurer sur cette terre dans une communion ininterrompue avec Jésus ? " Non, sûrement pas par ses propres forces. " Mais " ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu. " Si le Seigneur lui-même veut garder l'âme nuit et jour, veiller sur elle et l'arroser à chaque instant, la communion constante avec Jésus devient une possibilité à ceux qui peuvent se confier à la fidélité de Dieu pour accomplir ce qu'il a promis. L'union du sarment au cep subsiste jour et nuit, été et hiver, communiquant constamment la vie du cep au sarment, et la communion du fidèle avec son Sauveur est permanente.
Dans un sens, on peut dire qu'il n'y a pas de fidèle qui ne demeure toujours en Jésus. " Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors. " Mais quand Jésus dit : " Demeurez en moi, " en ajoutant " Celui qui demeure en moi porte beaucoup de fruits, " il parle de cet acte conscient, de libre abandon du cœur qui ne veut plus vivre qu'en lui.
Il y a deux objections principales qu'on oppose à la possibilité de demeurer toujours en Jésus, volontairement consciemment. L'une est tirée de la faiblesse de la nature humaine. Nous n'avons pas la faculté de faire deux choses à la fois, dit-on; et le chrétien, obligé de donner à ses affaires une attention soutenue, ne peut en même temps se maintenir en communion active avec Christ. Cette communion est considérée comme exigeant un tel effort et une telle tension de l'esprit, que, pour pouvoir en jouir, il faudrait sortir de la vie ordinaire. Nous reconnaissons là l'erreur qui a entraîné les premiers moines au désert.
Mais il n'y a heureusement aucune nécessité à se retirer du monde. Demeurer en Jésus, ce n'est pas un travail qui absorbe à chaque instant les facultés de l'esprit et du cœur ; c'est se confier à la garde de son amour, dans l'assurance qu'il se tiendra près de nous, nous préservera de tout mal et nous dirigera, tandis que nous serons engagés dans les affaires de la vie, de sorte que le cœur est en repos, se sentant gardé quand il ne peut se garder lui-même.
Nous avons autour de nous de nombreux exemples de fortes affections exerçant leur empire sur l'âme, tandis que l'esprit est absorbé par des travaux divers. Le mari occupé tout le jour à son bureau, loin de sa femme, est de cœur et d'esprit avec elle: quoi qu'il se passe des heures où il ne peut pas même lui accorder une pensée, tout ce qu'il fait, il le fait en vue d'elle et sous son influence. Ne peut-il pas en être de même avec Jésus? Et mieux encore; car il habite lui-même en nous. Ne peut-il pas prendre possession de notre esprit et de notre cœur, tellement que nous ayons constamment conscience de sa présence? Sa communion est une communion de vie ; et, au travail comme au repos, nous pouvons sentir sa vie agissant en nous.
L'autre objection se base sur notre état de péché. Les chrétiens sont si accoutumés à considérer le péché journalier comme inévitable, que, pour eux, c'est chose admise que personne ne peut demeurer dans une communion permanente avec le Sauveur. Mais n'est-ce pas précisément parce que nous avons une nature entièrement corrompue, que Dieu nous a préparé une union avec Christ, le saint, comme notre unique délivrance? Comment nous donnerait-il ce commandement : " Demeurez en moi, " sans nous assurer la grâce et la puissance de le faire?
Ayez recours à Dieu comme au gardien d'Israël dont il est dit " L'Eternel te gardera de tout mal, il gardera ton âme ; " et vous apprendrez à croire que Dieu a bien réellement préparé une communion de chaque instant à tous ceux qui l'aiment.
Poursuivez ce but. Avant de l'atteindre vous rencontrerez peut-être bien des difficultés, d'autant plus que vous pouvez être entourés de chrétiens en grand nombre qui sont loin d'être des témoins de la fidélité de Dieu, comme Caleb et Josué, encourageant leurs frères à monter pour posséder le pays et leur disant : " Nous y serons vainqueurs. " - " Si l'Eternel nous est favorable, il nous mènera dans ce pays. " Que ces difficultés ne vous arrêtent pas, qu'elles vous portent au contraire à vous appuyer davantage sur la parole de Dieu lui-même.
Tous n'arriveront pas de la même manière à cette communion. Les uns la recevront subitement comme un don; en temps de réveil, quand l'Esprit agit sur un grand nombre d'âmes à la fois, ou dans la solitude, la lumière peut se faire tout à coup, et cette vie de communion se révéler comme une chose toute simple qu'on s'étonne de ne pas avoir comprise plus tôt. D'autres y arriveront plus difficilement, à travers les chutes et les découragements par une lutte de chaque jour ; que ceux-là ne craignent pas ; ce chemin conduit aussi sûrement au repos ; qu’ils serrent dans leur cœur cette promesse : " Moi, l'Eternel, je la garde nuit et jour, je l'arrose à chaque instant " qu’ils voient là le gage de l'amour de Dieu qui les y fera parvenir.
Qui que vous soyez, ne doutez plus de la possibilité de demeurer en Christ chaque instant de votre vie; ne pensez plus que les devoirs et les soucis, que les chagrins et les péchés doivent réussir à nous en priver ; mais prenez plutôt, avec l'apôtre, le langage de la foi : " J'ai l'assurance que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature, ne pourra me séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ, notre Seigneur. " Et chaque fois que votre foi chancelle, fortifiez-vous par ces paroles " Moi, l'Eternel, j'en suis le gardien, je l'arrose à chaque instant ; de peur qu'on ne l'attaque, nuit et jour je la garde. "
Rendez-vous demain pour le chapitre suivant...
Le Propos de l'Auteur
"Demeurez en Moi !"
C'est dans le désir d'aider ceux qui n'ont pas encore compris ce que le Sauveur a voulu dire par ce commandement, ou qui n'osent pas croire que cette vie leur soit accessible, que ces méditations sont publiées. L'enfant apprend sa leçon par de fréquentes répétitions. En fixant son attention tour à tour sur chacune des faces de la foi, le croyant est amené à se les approprier toutes. Nous avons l'espoir qu'il sera utile à plusieurs de méditer avec nous, jour après jour, pendant un mois, à la lumière de la parabole du cep et des sarments, ces mots précieux : Demeurez en moi ».
L'expérience de cette communion avec Christ nous apparaîtra comme indispensable à toute vie vraiment chrétienne : nous découvrirons les bénédictions immenses qui en découlent. Méditons avec prière et acceptons dans la foi Jésus tout entier, tel qu'il s'offre à nous, et le Saint-Esprit rendra cette parole esprit et vie ; elle deviendra pour nous puissance de Dieu à salut.
Andrew Murray
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Publication quotidienne réalisée à partir de l'ouvrage numérisé par Yves PETRAKIAN en 2011
(http://456-bible.123-bible.com)
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