Au temps de la Révolution française, le jeune Aved de Loizerolles comparut devant le tribunal et fut condamné à mort. Son père, vieillard à cheveux blancs, ne voulut pas se séparer de lui et le suivit dans sa prison. Le jour de l’exécution, le jeune homme, accablé, dormait dans son cachot, et le père veillait près de lui.
Bientôt le geôlier, accompagné de soldats, se présente, une liste à la main, et appelle les malheureux dont le dernier jour est venu.
«Loizerolles!»
Personne ne répond.
Une pensée soudaine surgit dans l’esprit du vieillard. C’est lui qui répondra!
Il se présente au second appel, et se met à la file des condamnés qui vont partir pour l’échafaud. Il n’ose embrasser son fils, de peur de le réveiller ou d’exciter les soupçons des gardes; mais, s’adressant à voix basse à l’un de ses compagnons de captivité, qui le considère, les yeux pleins de larmes, il lui dit :
«Quand il s’éveillera, oh! je vous en conjure, calmez-le; empêchez que son désespoir imprudent ne rende mon sacrifice inutile. J’ai le droit d’être obéi. Dites-lui que je lui défends de compromettre cette vie qu’il me doit pour la seconde fois.»
Il sort avec la foule des condamnés, et, en courbant sa tête sur l’échafaud, il murmure ces derniers mots : «Seigneur, veille sur mon fils!»
Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Jean 15:13
- Doxographie : un Hommage à la Lumière - 13 septembre 2022
- La Bible, un Palais Magnifique - 7 janvier 2018
- Charles H. SPURGEON : Sermons Choisis - 6 janvier 2018