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Soyez reconnaissants

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  • Post category:Histoires vraies

Dans une ville qui m’est bien connue, raconta un jour le baron Jasper d’Oertzen, décédé, à Hambourg en 1891, se trouve un hospice destiné aux vieillards infirmes. Les conversations de la maison n'étaient que plaintes et récriminations sur la nourriture, les lits, les chambres et mille autres détails.

Un jour, l’asile changea de directrice. La nouvelle venue, femme qui avait le coeur à la bonne place, commença par écouter sans mot dire. Puis, regroupant autour d’elle les pensionnaires leur dit :

«Ecoutez, mes bons vieillards, j’apprends que du matin au soir vous vous plaignez de ce qui ne vous va pas. Continuez, si vous le voulez, mais voici une proposition que je vous ferai : si une fois par mois, à une heure fixe vous cessiez vos murmures pour vous souvenir avec reconnaissance de tout ce qui vous reste de bon ? Qu’en pensez-vous? »

Les malades, quoique un peu étonnés à la pensée qu’il pût y avoir même pour eux de quoi rendre grâces consentirent cependant à la proposition de la soeur. Ce serait au moins un petit changement coupant la monotonie de leur vie, se dirent-ils.

Le jour et l’heure fixés, tous attendirent, non sans une certaine émotion, le premier culte d’actions de grâces. On chanta et la directrice prononça une prière. Prenant la parole, elle bénit avec effusion le Seigneur de toutes ses bontés pour l’âme et le corps de ces vieillards, des quelques forces qu’il leur avait laissées, des nombreux privilèges dont il les faisait jouir de préférence à tant de pauvres, privés de nourriture, de vêtement et de logement, et surtout de la miséricorde signalée qu’il leur avait témoignée à tous dans l’oeuvre de Jésus-Christ, le Sauveur.

«Quelqu’un d’entre vous aurait-il un mot à ajouter? demanda-t-elle après avoir fini. Je suis certaine d’avoir oublié plus d’un sujet de reconnaissance.»

Mais personne n’eut plus rien à dire et la réunion, qui avait à peine duré une heure fût déclarée close. «Et voulez-vous que nous nous réunissions de nouveau dans un mois?» fit la
sœur, avant qu’on se séparât. Un oui unanime partit de toutes les bouches. Chacun n’avait-il pas été frappé d’avoir découvert tant de choses dont on pouvait se montrer reconnaissant?

Au second essai déjà, plus d’un membre de la société réunie dans l’hospice se souvenait de quelque détail passé sous silence la première fois, digne d’un mot de gratitude envers Dieu, et la soeur ne manqua pas de l’ajouter à sa prière. C’est ainsi que, de mois en mois, augmentèrent les sujets d’actions de grâces.
Bientôt les vieillards eux-mêmes se dirent qu’on ferait bien de se retrouver plus souvent, et pour le moins tous les quinze jours en la présence du Seigneur. Puis, jouissant de plus en plus du bonheur qu’éprouve le coeur qui sait bénir son Dieu, ils proposèrent de marquer chaque semaine par un culte de louanges et d’adoration.

La sœur, cela va sans dire, se rendit avec joie à là volonté de ceux dont elle s’occupait, et la maison, bien vite, changea complètement d’apparence. Disparus, à très peu de chose près, les plaintes et les murmures pour faire place au contentement d’esprit et à la joie chrétienne !

Et ce remède, si efficace dans cet asile, ne serait-il pas excellent ailleurs aussi, au sein de notre famille, d'une association, d'une église ?

 

Soyez reconnaissants !

 

Phil
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