Le caractère aimable d'Ambroise Paré, grand chirurgien protestant d’Henri IV, ajoutait encore à la confiance que ses connaissances et son adresse lui avaient attirée. Officiers et soldats trouvaient chez lui les sympathies les plus cordiales avec les soins les plus éclairés. Sa bonté et sa douceur les charmaient; ses bonnes paroles relevaient leur courage et aidaient à leur rétablissement.
«J’ai pansé, Dieu te guérisse!» telle était sa salutation habituelle, quand il venait de soigner un pauvre blessé.
Au cours de la campagne de 1552, qui donna Metz à la France, il manifesta, dans une circonstance particulière, toute sa charité chrétienne.
Un soldat s’étant écarté de sa compagnie, fut surpris par l’ennemi et criblé de coups d’épée. On le releva dans un état désespéré. Au moment de se mettre en marche, les officiers voulurent s’en débarrasser, comme d’un cadavre: ils ordonnèrent de creuser une fosse et de l’y jeter.
C’en était fait de ce malheureux, lorsque Paré intervint et demanda comme une faveur de le panser. On le lui abandonna. Il le plaça alors sur un lit couvert qu’il déposa dans une charrette. Il lui prodigua tous les secours de son art, pourvut à ses moindres besoins, avec la plus tendre sollicitude, et ne le quitta que complètement guéri.
Comment s’étonner, après de semblables traits, de l’attachement et de la reconnaissance que l’armée lui prodiguait!
ABELOUS Louis-David (1828-1899) in "Bienfaiteurs de l’Humanité".
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