Nous vous présentons ici le magnifique ouvrage de cet auteur exercé dans la foi chrétienne et qui demeure, plus d'un siècle après sa mort, une référence pour de nombreux chrétiens. Conformément au plan de son œuvre, nous vous présentons chaque jour un chapitre rédigé par A. Murray.

 

 

Andrew MURRAY
Andrew MURRAY
1828-1917

18è JOUR : Demeurez en Christ en vous tenant en repos.

" C'est dans la tranquillité et le repos que sera votre salut, c'est dans le calme et la confiance que sera votre force. " (Esa. XXX : 15)
" Garde le silence devant l'Eternel et espère en lui. " (Ps. XXXVII : 7)
" Oui, c'est en Dieu que mon âme se confie. " (Ps. LXII : 2)

Nous sommes facilement portés à considérer la vie chrétienne comme une association entre Dieu et l'homme, admettant bien que la part de l'homme dans cette association est petite et entachée de péché mais que s'il ne la fait de son mieux, il ne peut attendre de Dieu qu'il fasse la sienne. Dès lors, nous avons peine à comprendre ce que les Ecritures entendent, lorsqu'elles parlent de se tenir en repos et d'attendre de voir le salut de Dieu, lorsqu'elles présentent cette tranquillité et cette absence de tout effort comme le secret de la force et de la plus grande activité de l'homme. Voici comment s'explique cette apparente contradiction. Lorsqu'il est parlé de Dieu et de l'homme comme travaillant ensemble, il n'est pas question d'une alliance entre deux associés faisant chacun sa part d'un même travail, mais plutôt d'une coopération basée sur le principe de la subordination. Comme Jésus était entièrement dépendant du Père pour toutes ses paroles et ses œuvres, de même le croyant ne peut rien faire de lui-même. Il faut qu'il y renonce et attende l'œuvre de Dieu en lui. Quand il fait trêve à tout effort, la foi lui donne l'assurance que Dieu accomplit ce dont il s'est chargé, et l'œuvre de Dieu consiste à renouveler, sanctifier, stimuler toutes ses forces, en sorte que selon la mesure où le croyant se constituera réellement un instrument passif dans sa main, Dieu fera de lui l'instrument actif de sa toute-puissance. (Jean 5 : 19-28)

L'expérience de la vie chrétienne sera d'autant plus grande chez le croyant, qu'il réalisera mieux cette merveilleuse combinaison d'une entière passivité avec la plus grande activité.

Rien n'est plus favorable à la communion avec Jésus, que la tranquillité d'âme. Dans cet état seulement, nous pouvons obtenir la, docilité qui permet au Seigneur de nous révéler ses secrets et de nous montrer notre chemin.

C'est cette disposition d'esprit que nous voyons se manifester, dans toute sa beauté, chez ces trois femmes dont parle l'Evangile ; d'abord Marie qui a pu dire : " Voici la servante du Seigneur, qu'il m'arrive selon que tu m'as dit ; " et dont il est écrit qu'elle " conservait toutes ces choses et les repassait dans son cœur. " Puis cette autre Marie qui restait assise aux pieds de Jésus, l'écoutant parler, et qui montra, en oignant le Seigneur pour sa sépulture, combien elle avait pénétré dans le mystère de sa mort, plus profondément même que le disciple bien-aimé. Enfin cette grande pécheresse cherchant son Sauveur jusque dans la maison du pharisien, avec des larmes qui en disaient plus que des paroles.

Quand l'âme se tient silencieuse en la sainte présence de Dieu, elle reçoit des enseignements que ses propres efforts et l'agitation de ses pensées ne lui avaient jamais laissé entendre auparavant ; et elle comprend toujours mieux que son salut est dans ce repos intime : écouter, croire, veiller, attendre pour voir ce que Dieu fera ; puis, dans la foi et l'obéissance, se soumettre à l'action de Celui qui opère avec puissance.

Il semble qu'aucun message ne devrait nous être plus doux et plus précieux que le commandement de rester tranquilles et de nous tenir en repos, Dieu se chargeant de travailler pour nous et en nous. Pourquoi avons-nous tant de peine à l'accepter? Pourquoi sommes-nous si lents à comprendre que la tranquillité de l'âme est une bénédiction, une force, une source de grande activité, le secret de toute véritable vie en Christ? Cherchons ensemble ce qui nous prive de ce repos de l'âme. Nombreux sont les dangers qui le menacent.

Il y a d'abord la dissipation de l'âme, provenant d'une préoccupation inutile ou trop grande des intérêts de ce monde. Chacun de nous a sa vocation terrestre; et, dans le cercle prescrit par Dieu, l'intérêt pour notre travail et pour ce qui le concerne est un devoir. Mais, même en ceci, le chrétien a besoin de vigilance et de modération. Nous devons encore plus veiller à une sainte réserve dans les choses qui ne nous sont pas absolument imposées par Dieu. Si demeurer en Christ, est réellement notre premier but, prenons garde à cette excitation inutile ; prenons garde même dans les choses nécessaires et légitimes, au pouvoir extraordinaire qu'elles ont d'absorber tellement l'âme, qu'il lui reste peu de force et peu de goût pour la communion avec Dieu. L'inquiétude et les soucis au sujet des choses terrestres, tendent constamment à détruire la vie confiante, et rendent l'âme semblable à une mer agitée. Dans cet état, il est impossible d'entendre le son doux et subtil de l'Esprit.

L'esprit de crainte et de méfiance dans les choses spirituelles, n'est pas moins nuisible; de même le trouble provenant de ce que nous cherchons dans nos propres efforts et dans nos propres forces, les bénédictions spirituelles qui ne viennent que d'en haut.

Enfin, même lorsque l'âme cherche sincèrement à entrer dans le chemin de la foi, il y a le danger de l'impatience de la chair qui juge de la vie et des progrès de l'âme au point de vue humain et non divin.

En face de ces dangers et de tant d'autres encore, heureux celui qui apprend à tenir son âme en repos, selon cette parole : " C'est dans le calme et la confiance que sera votre force! "

Que personne ne s'imagine pouvoir demeurer en Christ avec une âme agitée et sans avoir chaque jour son moment de tranquillité, son heure de méditation, où il écoute son Dieu. Dans ces moments, nous devons chercher à entrer dans un état d'âme qui nous permette de passer au milieu du monde et de ses distractions, le cœur et l'esprit remplis de cette paix de Dieu, qui surpasse toute connaissance et nous garde de tout mal. Ce silence de l'âme fortifie la foi, permet au Saint-Esprit de se faire entendre et au Père d'accomplir son œuvre glorieuse.

Recherchez auprès de Dieu, qui seul peut la donner, cette disposition d'esprit ; cultivez-la comme un moyen de vivre en Christ et attendez-vous à la recevoir comme fruit de sa communion.

 

 

Rendez-vous demain pour le chapitre suivant...

 


Le Propos de l'Auteur

"Demeurez en Moi !"

C'est dans le désir d'aider ceux qui n'ont pas encore compris ce que le Sauveur a voulu dire par ce commandement, ou qui n'osent pas croire que cette vie leur soit accessible, que ces méditations sont publiées. L'enfant apprend sa leçon par de fréquentes répétitions. En fixant son attention tour à tour sur chacune des faces de la foi, le croyant est amené à se les approprier toutes. Nous avons l'espoir qu'il sera utile à plusieurs de méditer avec nous, jour après jour, pendant un mois, à la lumière de la parabole du cep et des sarments, ces mots précieux : Demeurez en moi ».

L'expérience de cette communion avec Christ nous apparaîtra comme indispensable à toute vie vraiment chrétienne : nous découvrirons les bénédictions immenses qui en découlent. Méditons avec prière et acceptons dans la foi Jésus tout entier, tel qu'il s'offre à nous, et le Saint-Esprit rendra cette parole esprit et vie ; elle deviendra pour nous puissance de Dieu à salut.

Andrew Murray

 

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Publication quotidienne réalisée à partir de l'ouvrage numérisé par Yves PETRAKIAN en 2011
(http://456-bible.123-bible.com)

 

 

 

Phil
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